Les Crustacés
de l’« ogresistence » à la « mort en rose »*
Les adhérents et amis des Bibliothèques Gourmandes ont eu le plaisir d'assister le 2 juin 2012 à 10h30, au restaurant le Bistro, 1 place Falguière, 75015 Paris à une rencontre organisée par Astrid Bouygues suivie d'un déjeuner de crustacés concocté et explicité par Gérard Allemandou.
Qu’ils soient crevettes ou crabes, langoustes ou homards, tout oppose les crustacés aux mollusques qu’ils côtoient sur un plateau de fruits de mer, à commencer par ceci : ce n’est certainement pas à eux, si bien pourvus en pattes, carapaces défensives, pinces et autres armes offensives, que l’on pense lorsqu’on évoque lesdits « fruits ».
Gérard Allemandou nous entretiendra de l’évolution, depuis l’Antiquité, de la façon dont sont cuisinés ces animaux qu’on pêche en eau froide et profonde et dont la chair raffinée, pour être parfaite, exige qu’ils soient ébouillantés vivants. Les voix de Jean de La Fontaine, Samuel Beckett, Robert Desnos, Francis Ponge, Raymond Queneau, Alfred Jarry, Pierre Guéguen, Hervé Le Tellier et Guillaume Apollinaire se succéderont ensuite pour tracer le portrait de ces inquiétants « chevaliers des mers » : des guerriers en armure dont la démarche oblique et la propension à grouiller, muer ou vivre en suspension dans une quasi-invisibilité, si elles excitent l’imagination, inspirent aussi la méfiance et parfois même la terreur.
- · « Menus propos pour percer les carapaces » par Astrid Bouygues,spécialiste de la nourriture dans la poésie du XXe siècle, membre de l’équipe de recherche « L’Esprit nouveau en poésie » de l’Université de la Sorbonne Nouvelle - Paris 3
- · « Cuire les crustacés » par Gérard Allemandou, cuisinier-r
- · « Des crustacés et des lettres », lecture par Astrid Bouygues, Elia Blanc et Paul Fournel
* La première expression est de Raymond Queneau ; la seconde, de Francis Ponge.