La fête de la gastronomie à travers la France
par Patricia Moisan.
Ce week-end des 20, 21 et 22 septembre, il flottait comme un air de fête gourmande sur la France où la gastronomie est maintenant déclarée fête nationale. Faute de pouvoir être présente aux quatre coins des célébrations, je suis allée voir un peu tout ce qui se mitonnait et la façon dont on en parlait sur la toile.
La gastronomie a pris du galon : se déroulant auparavant sur une seule journée, elle est désormais célébrée sur trois jours, initiée par le ministère de l’Artisanat, du commerce et du tourisme. L’Alsace a été choisie par le ministère pour accueillir cette édition 2013 ; un chef étoilé, Thierry Marx, en est le parrain et le sponsor officiel ; une marque d’eau pétillante, La Guyane, a été, elle aussi, embarquée dans cette aventure.
Les idées foisonnent. Tout le week-end « des milliers d’événements attendent le public et même les gastronomes en culottes courtes : petits déjeuners, concours de cuisine amateurs, excursions gastronomiques, animations, lectures gourmandes, conférences, pique-nique jazzy, « dessine ton plat préféré », grands marchés des producteurs de pays, banquets, recettes de chefs, parcours ludiques, concours de pâtisserie, repas convivial, défi culinaire… »
Les termes exprimant la joie, la célébration, l’unité nationale, le savoir-faire marquent cet événement : « Une immense fête, fête nationale de la gastronomie, manifestation nationale et festive, la fabuleuse fête du manger local, fête nationale des belles tables de France, grande fête populaire ». Et les qualitatifs pour désigner les gourmets ne sont pas en reste : « militants du goût, événement épicurien, rendez-vous des gourmands, avis aux gourmets, avis aux amateurs de bonne chère, des papilles qui vont saliver ».
Les buts de cette fête sont clairement annoncés : « allier les nourritures terrestres et celles de l’esprit, partage gastronomique, découverte de la richesse gastronomique, événement convivial et généreux caractérisée par le goût et les saveurs des terroirs ; générosité, convivialité et saveurs seront au rendez-vous, une occasion privilégiée, l’art de vivre français, diversité et créativité du terroir et des producteurs, mise en avant du savoir-faire et de l’innovation gastronomique française »…
Mais attention, tout cela est aussi très sérieux et professionnel : « les maîtres restaurateurs ouvrent leurs portes ; les professionnels de la restauration, des arts de la table, de l’agriculture et les ambassadeurs des produits locaux viennent au-devant du public ; c’est l’occasion de fédérer les restaurateurs et autres métiers de bouche comme l’Académie universelle du cassoulet par exemple ».
Cette pause gourmande a le mérite de susciter un grand enthousiasme populaire, mais n’oublions pas que la gastronomie n’est pas forcément au menu de tous pour de multiples raisons.
