Meurtre au Ritz
(Phébus, Le Livre de poche, 2013)
par Monique Calinon.
Ne dit-on pas « lire avec gourmandise » ? Eh bien, allez à la rencontre des polars historico-gastronomiques de Michèle Barrière… Nous venons de nous régaler de Meurtre au Ritz (Phébus, Le Livre de poche, 2013), nouvel épisode de la saga Savoisy. Michèle Barrière, membre du conseil scientifique de Slowfood France, de l’association De Honesta Voluptate, fondée sur le séminaire de l’historien Jean-Louis Flandrin, parcourt les époques en furetant dans les cuisines, les salles de banquet, les estaminets, les palaces. Un mélange épicé, mais d’un bel équilibre, d’intrigues meurtrières et de grand savoir culinaire et d‘histoire du goût. Le petit dernier, Meurtre au Ritz, nous fait suivre Quentin Savoisy, tout jeune critique gastronomique, parmi les fourneaux de son parrain… le grand Auguste Escoffier, en pleine ouverture du dernier palace de César Ritz, à Paris, celui qui portera son nom. L’affaire Dreyfus bat son plein, l’anarchisme et les ligues droitières européennes aussi. Antisémitisme, tentatives de déstabilisation des états, tout nous est livré sur un plateau d’argent aux armes du grand palace, pour notre plus grande curiosité de retrouver les arrière-cuisines du temps, les menus d’époque et une foisonnante, et souvent bien sombre, tranche de vie, qui va du plus grand luxe des capitales de tout le vieux continent jusqu’au terrible tableau des tueurs de la Villette.