Benisse Diéu imourtau
La porto toujour duberto
Pèr li Felibre. Ame l’oustau
Ounto la taulo a la cuberto
De Cassis lou vin argentau.
Je bénis Dieu immortel,
La porte toujours ouverte
Pour les félibres. J’aime la maison
Où la table a la nappe mise
De Cassis le vin argenté.
Déjà Frédéric Mistral, ce cher félibre, se souvenant du fraternel accueil qu’il recevait à Cassis, en célébrait son vin en provençal. A ma manière aussi, j’aime le célébrer en allant régulièrement retrouver ce lieu. Au pied du Cap Canaille, « restanques » et barres rocheuses abritent le vignoble cassiden qui descend vers la mer. Le mistral y perd de sa puissance et permet ainsi à la brise marine d’imprégner les vignes de son parfum salé. Les racines profondément ancrées dans un sol composé d’éboulis calcaires et marneux lui donnent ce goût minéral qu’accentue le climat sec et ensoleillé sans variations brutales. Mais minéral ne veut pas dire sec. Cela n’évoque pas non plus des arômes d’agrumes trop souvent évoqués. Il a le goût de l’air quand on respire à pleine bouche au fond des calanques, le goût de la fraîcheur de l’eau qui s’enfonce, au plus profond, dans le sous-sol, le goût de la mer Méditerranée.
A la bono vostro !
À la bonne Vôtre !