La bataille de la montagne du tigre
Réalisateur: Tsui Hark
Billet de Vincent Chenille
Il est particulièrement intéressant d’observer les nouveaux films du réalisateur du Festin chinois (1995) en matière de représentation alimentaire. Son nouvel opus s’inscrit finalement dans un courant international qui oppose les végétaux et la viande. L’action se situe en 1947, alors que la jeune armée populaire chinoise lutte contre les troupes du kuomintang. Mais dans cette région de la Chine, ce sont des bandes de brigands qui font la loi, et l’armée populaire lutte contre eux. En manœuvre, elle n’a que de… l’eau chaude à manger, car il n’y a rien à mettre dans la soupe. C’est un fait notable, car dans les films de guerre rares sont les cas où les soldats ont faim (à moins d’être assiégés). Ils mangent souvent mal, mais ils sont approvisionnés. Là-dessus arrive un de leurs espions avec des provisions. La soupe est enrichie. On ne dit pas avec quoi, mais c’est long, blanc, et ça se découpe en rondelles ; c’est donc plutôt un végétal. Du côté des méchants, c’est clairement de la viande. Il y en a deux en vadrouille qui ont fait rôtir du rat à la broche. Mais dans le repaire du grand méchant, les carcasses de viande sont beaucoup plus grandes que du rat…