Vice versa
Réalisateurs: Pete Docter et Ronnie del Carmen
Billet de Vincent Chenille:
Le nouveau dessin animé des studios Pixar traite des sentiments, des humeurs ; y sont figurées aussi bien la colère que la joie. Le dégoût également. Il s’agit d’un antonyme. La figure ne provoque pas le dégoût (les animateurs ont tout fait pour que le personnage ne soit pas laid) mais elle l’exprime. Et donc le personnage exprime le goût à rebours. Il ne se limite pas à l’aspect culinaire, même si celui-là est bien présent. Le dégoût s’exprime aussi quant au décor, à l’apparence. Il n’aborde pas la question de la sexualité, car le film est d’abord destiné aux enfants. Ce qui est mauvais, du point de vue alimentaire, dans le film, c’est ce qui rend malade. Et ce qui rend malade se perçoit à l’odeur. L’héroïne a horreur des brocolis. Elle est dans la norme de la consommation enfantine. Elle n’a pas de problème avec tous les végétaux, puisqu’elle mange avec appétit des céréales au petit déjeuner (surtout qu’elles sont sucrées). Elle a plutôt des problèmes avec les légumes. La viande n’est pas présente, mais sous-entendue. Lorsque l’héroïne déménage à San Francisco, elle décide d’aller manger une pizza avec sa mère. Et là, c’est le cauchemar, car il n’y a que des pizzas aux brocolis. L’héroïne se plaint de cette ville, où il n’y a qu’une seule variété de pizza. Rien de mortel cependant. Alors pourquoi parler de maladie associée aux brocolis ? Ce n’est pas expliqué. On peut donc penser que c’est lié à l’amertume, considérée de façon ancestrale comme la saveur du poison.