Films et DVD Blu-Ray - novembre 2016

 

Tu ne tueras point

Réalisateur: Mel Gibson:  

 

Où l’on apprend, dans ce film de guerre, à travers le soldat Desmond Doss, que les adventistes ne mangent pas de viande rouge. Tout comme ils n’utilisent pas d’armes pour tuer. Le spectateur ne manque pas d’associer ces deux interdits, où l’on devine que le goût du sang est associé à la consommation de viande rouge.


 

La grande course au fromage  

Réalisateur : Rasmus A. Sivertsen

 

 

Il s’agit d’un dessin animé norvégien qui raconte une compétition entre deux villages montagneux, Pitchcliff et Pitchtown, consistant à transporter un fromage par monts et par vaux. L’origine de la compétition est prétendument placée au XIIème siècle, avec l’arrivée du roi dans la région. Les deux villages auraient voulu l’honorer.

 

 

Il n’est pas question de différences de goût entre les deux fromages, bien qu’ils ne soient pas fabriqués au même endroit ni de la même façon. Pitchtown est la cité fromagère depuis plusieurs générations, puisque s’y trouve une laiterie, un bâtiment de briques dont on ne voit pas l’intérieur. A Pitcliff, pas de laiterie ni de fromagerie, mais un inventeur qui a mis au point un procédé, une machine, qui permet de fabriquer un fromage à partir de lait caillé de n’importe quel animal. Ce sont surtout des chèvres que l’on voit dans la région, mais on peut tout aussi bien utiliser la vache, la brebis ou le bison. Cette invention n’a pas été reconnue par le directeur de la laiterie en son temps, mais c’est pourtant elle qui permettra à Pitchcliff de l’emporter.

 

Ce n’est pas une question de modernité. La laiterie aussi est mécanisée, mais il s’agit davantage, par cette diversité d’origine du lait, de choix raciaux et sociaux. Dans ces deux villages tous les habitants ne sont pas des humains. Il y a aussi un hérisson et un oiseau à Pitchcliff et un singe, à Pitchtown. La diversité est de mise dans les deux villages mais les « animaux » ne sont pas sur un plan d’égalité, selon que l’on se trouve à Pitchtown ou Pitchcliff. A Pitchtown, les animaux sont là pour exécuter les tâches ingrates, alors qu’à Pitchcliff ils sont placés sous un régime, si ce n’est égalitaire, du moins paternaliste, bienveillant. Ce sont donc deux régimes socio-politiques qui sont illustrés par ces deux villages et ces contenus en termes de fromages. Cette mise sur un même plan d’hommes et d’animaux aboutit logiquement à un choix diététique particulier.

 

Comme dans beaucoup de films contemporains, le choix du fromage est aussi affaire de diététique. Et il est à remarquer que le fromage absent, comme vedette alimentaire au cinéma depuis des décennies se rattrape ces dernières années, puisqu’il y a un peu moins de deux ans sortait le film américain The boxtrolls. De fait, dans La grande course au fromage, d’autres aliments sont présentés, de la nourriture de montagnard : saucisse et poisson de rivière. Le poisson est entouré de mouches, il n’est guère appétissant. Quant à la saucisse, elle est ridiculisée dans une publicité diffusée par une télévision locale. Elle est taillée en pointe aux extrémités pour faciliter sa cuisson au barbecue. Seul le fromage s’en sort, et il est le seul consommé réellement par les personnages (avec du pain et du réglisse au petit déjeuner) : un repas végétarien à défaut d’être végétalien.

 

Mettre sur un même plan hommes et animaux est une bonne promotion pour le statut des animaux. Toutefois les associer à des statuts sociaux inférieurs, minoritaires, c’est faciliter l’idée comme quoi ces catégories sociales seraient des sous-hommes ; confusion qui n’existait pas, par exemple, dans le dessin animé Comme des bêtes.  


 

DVD - Silent Running

Réalisateur: Douglas Trumbull  

 

Ressortie d’un classique du space opera

 

Le personnage central est un cultivateur dans l’espace, qui fait pousser fruits, légumes et autres végétaux. Il voudrait replanter des arbres sur la terre. Car, dans le futur décrit, le synthétique a remplacé le naturel sur notre planète. Ce film avait été remarqué à l’époque pour ses effets spéciaux. Si la réalisation demeure de qualité, les images de l’espace qu’il offre nous sont devenues davantage banales.

Quant au fond il est très marqué par l’essor du mouvement écologiste du début des années 70, avec une hantise du remplacement du naturel par le chimique. Echaudé par l’apparition des E312 et E314 sur les notices de composants de nos produits alimentaires, le film stigmatise le synthétique, qui a alors supplanté le naturel, en montrant des aliments, sphériques verts, cubiques blancs, mais surtout en critiquant l’absence de goût de ces produits préfabriqués. Un défaut que la chimie a aujourd’hui pallié avec les arômes. De nos jours, naturel et synthétique cohabitent dans l’agroalimentaire, tant qu’ils ne sont pas dangereux pour la santé. Toutefois, le film conserve une actualité et une pertinence avec la croissance de la consommation bio.